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HÔTEL DE LA PRÉFECTURE.

d’importer l’emploi des briques, auxquelles se condamnent à regret « les régions privées de la pierre, cet élément essentiel de toute belle « construction, si richement prodigué par la nature à notre sol privilégié ? »

On répond à ceci que, pourvu que la distribution intérieure de ces vastes bâtiments se prête aux exigences des nombreux services qu’ils doivent contenir, pourvu qu’ils fournissent à leurs hôtes ordinaires le confortable qui leur est dû et les facilités de convier quelquefois une foule distinguée, à venir en prendre sa part, cela suffit. À la bonne heure !!

Nous ne rechercherons point, entre toutes ces raisons, laquelle a raison plus que l’autre ; mais nous constaterons comme unanime encore cette opinion : pour le prix que le département de la Vienne a mis dans cet immeuble (plus d’un million), il pouvait obtenir une chose plus monumentale et plus digne de soutenir l’honneur du présent en face des œuvres du passé.

Et c’est ici le cas, cher lecteur, de vous indiquer une note à consigner aussitôt sur votre carnet de voyage, au cas où vous songeriez plus tard à publier vos « impressions ».

À Poitiers, quelques monuments publics modernes passeront sous vos yeux ; plusieurs monuments plus ou moins anciens fixeront vos regards : eh bien ! quand vous aurez comparé les uns avec les autres, fussiez-vous aux antipodes de ce qu’on nomme un antiquaire, vous avouerez qu’à Poitiers le moderne, jusqu’ici, n’a pas eu d’heureuses chances.

En revanche, il est vrai, il a, de temps à autre, l’heur d’un mot gaulois que la verve du populaire applique rarement hors de propos et qui reste.

Oyez plutôt :

Un touriste, après avoir compté sur ses doigts les urnes semées, il faut le reconnaître, avec une bien large profusion sur la façade du nouveau Palais pré-