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LE LYCÉE.

reprenons la rue du Collége. C’est là que nous trouvons ce qui s’appelait naguère du même nom que la rue, et ce qui s’appelle aujourd’hui un lycée. Et pourquoi n’a-t-on pas songé à débaptiser aussi la rue ?

Le Lycée. — Cet établissement d’instruction publique comprend actuellement dans sa vaste enceinte les bâtiments des deux colléges de Sainte-Marthe et de Puygarreau, et il a hérité des dépouilles du collége de Montanaris.

Le collége de Sainte-Marthe, organisé en 1522 par Antoine Gironet et Théobalde Girault, son épouse, était la suite d’un établissement d’instruction existant dès 1494 près de la chapelle et aumônerie de Sainte-Marthe.

Après les malheurs des guerres civiles, cet établissement délabré fut acheté par le corps de ville (1605) et cédé aux Jésuites, qui prirent alors la direction du collège royal. Le collège de Puygarreau, à gauche, en face du lycée, avait été fondé le 7 janvier 1478 par Françoise Gillier, dame de Puygarreau, veuve de Jean Bardin, conseiller au parlement.

À la suite de vicissitudes diverses, le collége de Puygarreau fut aussi acheté par la ville de Poitiers et cédé aux Jésuites (1608), qui en firent leur pensionnat. Il communiquait avec la maison des Religieux (le côté de la chapelle) par un passage souterrain dont la voûte s’écroula sous le poids d’une charrette. On établit depuis lors un passage couvert par-dessus la rue.

Le collège de Montanaris, situé vers l’angle de la rue de l’Ancienne-Comédie et de la rue d’Enfer, avait été fondé en 1507, sous l’invocation de Notre-Dame, par Antoine de Montanaris, du royaume de Naples, docteur en médecine, bachelier en droit, et curé de Romagne, près Couhé ; le corps de ville de Poitiers l’acheta comme ceux de Sainte-Marthe et de Puygarreau en 1607, et le donna aux Jésuites.

Cette corporation célèbre, dont les succès en matière d’enseignement n’ont pu jamais être contestés, même par ses ennemis les plus acharnés, venait d’être rappelée par Henri IV, lorsque le corps de ville supplia ce prince