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MONASTÈRE DE SAINTE CATHERINE.

tournant à gauche, dans la rue du Gervis-Vert, et, à droite, dans la rue d’Oleron, à l’extrémité de laquelle un carrefour auquel nous devons restituer son nom de Plan du Poiz-de-Lere (le Puits-de-Leyre) ; ce puits était probablement situé à l’entrée de la Rua Hedera que nous croyons être la rue actuelle du Souci.

Revenons sur nos pas, tournons à gauche, suivons la rue du Gervis-Vert qui aboutit en droite ligne au Plan de la Celle et à l’ancien monastère des Filles de Sainte-Catherine, appelées vulgairement autrefois les Cathelinettes. Ce monument, assez étendu, qui n’a rien de remarquable, est aujourd’hui une caserne d’infanterie. L’enceinte romaine y a laissé ses vestiges.

Voici sur les Religieuses de Sainte-Catherine de Sienne, qui ont habité pendant près de deux siècles ce couvent, quelques renseignements inédits, dus à la bienveillance d’un de nos laborieux Dominicains.

L’acte de fondation de ce monastère à Poitiers est du 16 novembre 1621. La permission épiscopale est du 7 août 1628. La première prieure fut Anne du Moulin, venue du monastère d’Abbeville. La dernière fut Victoire Cibot, décédée le 28 avril 1783.

L’Ordre s’étant éteint, faute de sujets, la ville s’empare des bâtiments pour en faire une caserne, après un inventaire dressé en 1785, et après la vente aux enchères du mobilier.

Tout y passe, même les trois statues en pierre de la sainte Vierge, de saint Dominique et de sainte Rose de Sienne, qui occupaient alors les trois niches que vous voyez encore sur la façade restée à peu près intacte et qui furent adjugées au sieur Gouve, sculpteur, pour la somme de 41 livres.

Et, en vérité, ces pieuses images eussent fait assez piètre figure au front du logis des nouveaux hôtes du couvent des Dominicaines ; mais leur place vide accuse encore aujourd’hui, aux yeux des moins savants, l’origine fort peu militaire de cette œuvre du passé sur laquelle notre studieux correspondant pourrait fournir