Page:Chesterton - La Clairvoyance du père Brown.djvu/307

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— Oui, le sage cache un caillou sur la grève. Mais que fera-t-il s’il n’y a pas de grève ? Es-tu au courant de cette affaire Saint-Clare ?

— Je ne connais aucun général anglais, Père Brown, répondit l’autre en riant, quoique je connaisse quelques policiers anglais. Tout ce que je sais c’est que tu m’as fait faire une longue promenade pour visiter tous les monuments de ce gaillard. On dirait qu’il a été enterré dans six endroits différents. J’ai vu un mémorial élevé en l’honneur du général Saint-Clare dans l’abbaye de Westminster. J’ai vu la statue équestre du général Saint-Clare sur les quais de la Tamise. J’ai vu un médaillon du général Saint-Clare dans la rue où il est né, et un autre dans la rue où il a vécu. Et maintenant tu m’entraînes, le soir, devant son cercueil, dans un cimetière de village. Je commence à en avoir assez de cette glorieuse célébrité, d’autant plus que j’ignore absolument qui elle était. Que cherches-tu dans ces cryptes et parmi ces effigies ?

— Je ne cherche qu’un mot, dit le Père Brown. Un mot qui ne s’y trouve pas.

— Eh bien, demanda Flambeau ; vas-tu enfin t’expliquer ?

— Je dois diviser mon histoire en deux parties, remarqua le prêtre. Il y a d’abord ce que tout le monde sait ; puis, il y a ce que je sais. Ce que tout le monde sait est simple et tient en peu de mots. Mais cela ne tient pas debout.

— Ça va bien, dit Flambeau gaiement. Commençons par le mauvais bout. Commençons par