Page:Chesterton - La Clairvoyance du père Brown.djvu/347

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tant son poing de fer au milieu du visage satisfait du mongolien Magnus, il l’abattit plat par terre dans l’herbe. Deux ou trois policiers s’emparèrent immédiatement de Royce. Mais les autres assistants eurent l’impression que l’univers devenait fou et que le monde s’était transformé en une absurde mascarade.

— Pas de cela, M. Royce, cria Gilder impérieusement. Je vous arrêterai pour coups et blessures.

— Non, répondit le secrétaire d’une voix qui résonna comme un gong d’airain, vous m’arrêterez pour meurtre.

Gilder jeta un regard alarmé vers l’homme étendu par terre, mais, comme Magnus était déjà assis sur son séant, essuyant quelques gouttes de sang sur un visage relativement intact, il dit brièvement :

— Que voulez-vous dire ?

— Ce que cet homme a dit est exact, expliqua Royce. Miss Armstrong s’est bien évanouie, tenant un couteau en main. Mais elle s’était emparée du couteau non pour attaquer son père, mais pour le défendre.

— Pour le défendre, reprit Gilder gravement, contre qui ?

— Contre moi.

Alice regarda le secrétaire avec une expression complexe et déconcertante. Puis elle dit d’une voix basse :

— Après tout, je suis heureuse de voir que vous avez le courage de vos actions.

— Venez en haut avec moi, dit Patrick Royce