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Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/115

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Mu-us-lu-lu, avait feint de repartir pour Montréal ; mais il s’était arrêté à Lachine, et trois de ses hommes, les plus déterminés, avaient traversé le fleuve. Sous les ordres du Serpent-Noir, ils se postèrent en vue du wigwam de Nar-go-tou-ké et firent sentinelle.

Quoiqu’ils ne fussent pas commissionnés pour arrêter Co-lo-mo-o, leur mandat portait qu’au besoin il faudrait l’amener devant le surintendant de la police, afin d’en obtenir le secret de la retraite de son père.

Quand ils le surent dans le wigwam, les agents voulurent s’emparer de lui. Mu-us-lu-lu leur fit observer qu’il valait mieux patienter, parce qu’il ressortirait infailliblement avant le jour et irait trouver Nar-go-tou-ké.

L’avis était bon, il fut goûté.

La police souffrit que le Petit-Aigle remontât paisiblement dans son canot et se rendît sans être inquiété à l’îlot.

— Il nous échappe, damnation ! blasphéma un des sbires, lorsque l’embarcation s’évanouit à ses regards dans la distance.

— Tu commets une erreur mon frère, lui dit froidement Mu-us-lu-lu, dont les yeux suivaient toujours le canot.

— Pardieu ! il a fui à l’autre rive !

— Non, et nous tenons le loup et le louveteau, dit l’Indien, croyant que la Poudre s’était réfugié dans l’îlot supérieur, où son fils touchait en ce moment.

Les gens de la police et lui délibérèrent s’ils se ren-