Page:Chevalier - Madame Th Bentzon.djvu/151

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venue habiter Paris. « J’arrive de la Ferté (écrivait-elle), j’y ai fait ce qu’il y a de plus triste au monde, un autodafé de souvenirs. Trois générations de femmes chez nous ont eu le culte de ce genre d’encombrement. Il me restait des malles de papiers, de lettres que je ne regardais pas, mais dont je connaissais l’existence tout près de moi, sous ma main. On ne peut indéfiniment transporter des reliques, surtout quand on est soi-même près de la fin. J’ai donc trié, brûlé, j’ai repassé à travers de vieux chiffons et de vieilles écritures tout ce qui a été la douceur de ma vie, pour en faire un feu, qui ne fut pas de joie. Du fond de la poussière, de la tristesse, du noir de toute nature, je vous embrasse, chère Olga[1] !… ».

Cette dernière station de sa vie parisienne, elle l’avait choisie dans une mai-

  1. Lettre à Mlle de la Vaissière.