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DANS L’INDE.

que les différents maîtres contemplent l’âme, ils imaginent qu’elle est l’un des cinq groupes ou leur ensemble. C’est ainsi, ô mendiants ! que l’homme qui n’est pas converti et qui ne comprend pas la loi des convertis considère l’âme tantôt comme identique aux qualités matérielles ou comme les possédant, ou comme les contenant, ou comme y résidant, tantôt comme identique, à la sensation, ou comme la contenant, ou comme y résidant », et ainsi de suite, prenant, l’un après l’autre, les trois derniers groupes. Concevant donc l’âme de l’une ou de l’autre de ces façons, il arrive à l’idée : Je suis. De la sensation, par exemple, l’homme sensuel et ignorant tire la notion : Je suis, ce moi existe. Je serai ou je ne serai plus, j’aurai ou je n’aurai pas de qualités matérielles, je serai muni ou dépourvu d’idées. Mais le sage disciple des hommes convertis, bien qu’il possède les cinq organes des sens, s’étant débarrassé de l’ignorance, est parvenu au savoir. C’est pourquoi les idées : Je suis, ce moi existe, je serai ou je ne serai pas, ne se présentent plus jamais à son esprit. »

Descartes a dit : « Je pense, donc je suis ». Volontiers le Bouddha aurait dit : « Je pense, donc je ne suis pas ». Car qu’est-ce que la pensée, sinon une série de changements, une suite d’événements différents ? Selon les psychologues modernes, elle n’est pas autre chose. Un mécanisme qu’on ! étudié Stuart-