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Page:Choderlos de Laclos - Les Liaisons dangereuses, 1869, Tome 1.djvu/100

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LES LIAISONS

C’est pourtant bien extraordinaire qu’une femme qui ne m’est presque pas parente, prenne plus de soin de moi que ma mère ! c’est bien heureux pour moi de l’avoir connue !

Elle a demandé aussi à maman de me mener après-demain à l’Opéra, dans sa loge ; elle m’a dit que nous y serions toutes seules, & nous causerons tout le temps, sans craindre qu’on nous entende ; j’aime bien mieux cela que l’opéra. Nous causerons aussi de mon mariage : car elle m’a dit que c’était bien vrai que j’allais me marier ; mais nous n’avons pas pu en dire davantage. Par exemple, n’est-ce pas encore bien étonnant que maman ne m’en dise rien du tout ?

Adieu, ma Sophie, je m’en vais écrire à M. le chevalier Danceny. Oh ! je suis bien contente.

De…, ce 24 août 17…

Lettre XXX.

Cécile Volanges au chevalier Danceny.

Enfin, Monsieur, je consens à vous écrire, à vous assurer de mon amitié, de mon amour, puisque, sans cela, vous seriez malheureux. Vous dites que je n’ai pas bon cœur ; je vous assure bien que vous vous trompez, & j’espère qu’à présent vous n’en doutez plus. Si vous avez eu du chagrin de ce que je ne vous écrivais pas, croyez-vous que ça ne me faisait pas de