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Page:Choiseul-Meuse - Eugenie - v1.djvu/218

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deux ; son intolérance à cet égard était extrême, et quoique je fusse ennemie de toute affectation, je n’osais lui laisser connaître que le tems affaiblissait de jour en jour le souvenir du comte de Ligni.

Il était parti réellement pour son régiment, et je ne le revis que de longues années après.

Mon amie ne voulait pas voir mon extrême jeunesse, l’ardeur de mon imagination, de mon cœur, de mes sens, de tout mon être enfin, auquel la plus vive amitié ne pouvait suffire ; elle m’accordait une confiance entière, ne pouvait se passer de me voir, ne souffrait pas qu’on s’occupât d’aucuns de mes besoins, tout ce qu’elle avait était à moi ; sa générosité, son dévouement étaient sans bornes, et je la payais de mon côté par l’affection la plus vive. Toutes