j’ai des beaux arts, et une vénération qui m’est naturelle pour tout ce qui en porte le caractère, me font sentir le bonheur d’enter dans une société dont les belles-lettres ont formé les liens et dicté les loix, qu’elles animent sans cesse de leur esprit, et à qui elles ouvrent tous leurs trésors.
Presque toutes les occupations des hommes portent la marque, ou de la misère de leur condition, ou de l’aveuglement de leurs passions ; mais les connoissances qui servent à perfectionner la raison, sont exemptes de ces deux taches. Les plaisirs qu’on y trouve sont purs, personne ne nous les dispute, il s’en présente tous les jours de nouveaux, ils sont de tous les âges et de toutes les heures ; enfin ils ne nous éloignent que des plaisirs trop vifs et toujours pernicieux ; indépendans, on n’a besoin de personne pour les goûter ; innocens, ils ne sont jamais sujets au repentir ; dirai-je encore plus ! ils conduisent à des plaisirs plus parfaits, aux plaisirs de la vertu, et jamais l’ame n’y est mieux préparée que lorsque les sciences y ont répandu des lumières et établi la tranquillité.
En vain la nature s’efforce de former de grands hommes, en vain elle les pare de ses dons et de ses richesses : son ouvrage demeurera toujours défectueux, si les lettres n’y mettent, pour ainsi dire, la dernière main. Que l’on jette les yeux sur les différens théâtres où s’exercent les talens,