Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/74

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de la Poésie, est aussi une des plus sages et des plus heureuses inventions de la politique pour se rendre maître de l’esprit des peuples. Car le discours y étant soutenu par les spectacles dont le peuple a toujours fait ses délices, il est aisé de lui inspirer, par cette voie, tous les sentimens qu’il doit avoir, l’amour de la patrie, la fidélité envers les Rois, l’obéissance aux Magistrats, la bonne foi avec tous les particuliers ; de sorte que le Théâtre est comme une école publique, où le plaisir même enseigne la vertu, et il ne resteroit que peu de chose à y réformer pour faire qu’on ne l’accusât plus d’être contraire à la religion, puisque la vertu morale qu’il inspire est déjà une disposition naturelle à la vertu chrétienne : ce qui a fait dire à un des plus savans Pères de l’Église, que les honnêtes gens étoient naturellement chrétiens.