Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/87

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Messieurs,

J’aurois besoin, Messieurs, de succéder à l’éloquence de M. Pélisson, aussi bien qu’à sa place, pour vous remercier de l’honneur que vous me faites aujourd’hui, et pour réparer dans cette compagnie la perte d’un homme si estimable. Dès son enfance il apprit d’Homère en le traduisant presque tout entier, à mettre dans les moindres peintures et de la vie et de la grace. Bientôt il fit sur la jurisprudence un ouvrage où l’on ne trouve d’autres défauts que celui de n’être pas conduit jusqu’à sa fin. Par de si beaux essais, il se hâtoit d’arriver à ce qui passa pour son chef-d’œuvre ; je veux dire l’histoire de l’Académie, il y montra son caractère qui étoit la facilité, l’invention, l’élégance, l’insinuation, la justesse, le tour ingénieux. Il osoit heureusement, pour parler comme Horace ; ses mains faisoient naître les fleurs de t