Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/9

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DE L’ACADÉMIE FRANÇOISE.


Le cardinal de RIchelieu rendit un grand service à sa Patrie, et un bel hommage à l’Indépendance de l’esprit humain, en établissant l’Académie françoise. Ce ministre dont les actions et les ressentimens ont également prouvé combien il étoit jaloux de l’autorité, sembla ne lui réserver que le droit de protection sur les lettres, par la forme qu’il donna à l’institution, du premier corps littéraire de la France. Il ne fit, pour ainsi dire, que mettre une heureuse stabilité dans la réunion de quelques amis[1], gens instruits, qui s’assembloient pour se communiquer leurs lumières en secret et en liberté. Sans écarter les agrémens que des ha-

  1. C’étaient MM. Godeau, depuis évêque de Grasse, Giry, Habert, l’abbé de Cerisy son frère, de Serisay, de Malleville et Conrart.