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M. FRANÇOIS-XAVIER-MARIE CAILLET.



Le drapeau (français), partout ailleurs emblème de l’équité, paraît n’avoir servi aux Gambier qu’à couvrir la tyrannie la plus odieuse.
(Rapport du 16 avril 1866, par M. X. Caillet.)


M. François-Xavier-Marie Caillet est un lieutenant de vaisseau âgé de quarante-huit ans, qui se sent, chaque matin, le besoin de dévorer un prêtre en guise de déjeuner.

Nous connaissons de lui des actions qui lui font grandement honneur, telle que, par exemple, celle d’avoir au péril de sa vie retiré un enfant du milieu des flammes d’un incendie, et en parlant de cet officier nous voudrions n’avoir que des traits pareils à raconter. Malheureusement dans les questions qui ont trait aux Tahitiens, objets de son amour, ou dans celles qui touchent à la religion catholique et aux missionnaires, objets de sa haine, son jugement est faussé, et dans le premier cas, il est capable de commettre, par amour, les plus grosses énormités, comme dans le second, en obéissant à sa haine, il se portera aux extrémités les plus blâmables.

Deux fois il a visité les îles Gambier. D’abord il y fut, avec le transport la Dorade dont il avait le commandement, et demeura à Mangarèva depuis le 10 décembre 1865 jusqu’au 20 février 1866.

Il fit de ce séjour l’objet du rapport mentionné par M. de la Roncière dans une des lettres lues à la Chambre de nos députés, le 11 mars 1870. (Voir la 5me pièce.)

Il revit une deuxième fois ces îles, au mois d’avril 1869, avec l’aviso à voiles Euryale, sur lequel il était passager, et il resta aux Gambier quatre ou cinq jours pour y remplir une mission qui consistait :

1o À s’informer s’il était vrai que le R. P. Laval avait empoisonné l’homme à qui il avait dit, à ce que prétendait M. le comte Émile de la Roncière : « Tu mourras vendredi. »

2o De chercher s’il n’y avait pas possibilité de faire naître quelque affaire bien désagréable à la mission et au R. P. Laval,