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DE L’ELBE AUX BALKANS

propre à réveiller les instincts belliqueux, pour les conférences où se devait préparer la plus grande guerre de l’histoire. C’est la, en effet, que par deux fois François-Ferdinand, à qui François-Joseph avait en fait confié les rênes du char austro-hongrois, reçut l’empereur allemand. La première visite de Guillaume II à Konopistê (et celle-là semble tout à fait oubliée) eut lieu du 23 au 25 octobre 1913, au lendemain de l’ultimatum par lequel rAutriche-Hongrie sommait la Serbie d’évacuer les positions qu’elle avait fait occuper pour se défendre contre les incursions albanaises. Une partie de chasse fournit le prétexte de cette entrevue dont j’ai en ma possession le programme rédigé alors pour le personnel du château. « S. M. Guillaume II, empereur allemand et roi de Prusse », occupait le « Maria-Theresien Appartement ». Six hauts fonctionnaires, dont le conseiller secret von Treutler, représentant du ministère des Affaires étrangères, composaient sa suite. La seconde visite (et celle-ci, on s’en souvient mieux) fut celle des 12 et 13 juin 1914. Guillaume II, grand amateur de roses, venait admirer la roseraie de son archiducal ami, en compagnie de l’amiral Tirpitz.

Je me suis fait montrer le « Maria-Theresien Appartement » où l’empereur allemand fit ces deux séjours. Tout le mobilier, assez vulgaire, y est encore en place, mais il est aussi muet que le portier du château.

Pour bien comprendre le but de ces deux visites, sur lesquelles les documents diplomatiques gardent le même silence que mon aimable guide, il faut aller, dans le parc de Konopistê, lire, dans le silence des allées profondes, les souvenirs consignés par le feld-maréchal Conrad von Hôtzendorf ou par le comte Eugène Czernin, tous deux amis et confidents de l’archiduc. Cette lecture