Page:Chopin et Sand - Lettres, éd. Sydow, Colfs-Chainaye et Chainaye.djvu/103

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manuscrits plus cher que celui-ci ne les payerait à moi-même. Si Probst les paie cher à Schlesinger, c’est la preuve qu’il m’exploite quand il me paie peu. Je me sens mieux de jour en jour mais, comme mon médecin ne me permet pas de quitter le midi avant l’été, paie ces 50 francs au concierge que j’approuve entièrement. J’ai reçu les Dziady[1] hier. Quant au gantier et au petit tailleur, ils peuvent attendre, les imbéciles. Que sont devenus mes papiers ! Tu laisseras mes lettres dans le secrétaire et mettras mes notes chez Jeannot ou chez toi. Il y a aussi des lettres dans le tiroir de la petite table de l’antichambre. Ne laisse pas ce tiroir ouvert. Tu fermeras la lettre pour Schlesinger et Schlesinger lui-même avec du pain à cacheter.

Écris souvent
Tonxxxx
Ch.xxxx


Embrasse Jeannot.

46. — Frédéric Chopin à Albert Grzymala, à Paris.[2]

[Marseille, 12 mars 1839].


Mon âme bien aimée.

Les juifs seront toujours des juifs, et les teutons des teutons. Tu as raison, mais qu’y faire ? Il me faut bien traiter avec eux. Je te remercie encore une fois

  1. Il ne faut pas — on l’a fait trop souvent — traduire par « Les Ancêtres » le titre du grand poème dramatique d’Adam Mickiewicz, car il s’agit des âmes des aïeux. Nous conservons donc ici le titre original de cette œuvre admirable évocation d’une coutume païenne qu’observe encore le paysan polonais quand il appelle à lui les âmes des ancêtres pour leur faire des offrandes.
  2. Lettre inédite jusqu’ici en français.