Page:Chopin et Sand - Lettres, éd. Sydow, Colfs-Chainaye et Chainaye.djvu/54

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agréable du monde, et comme je l’avais calculé avec Manoël, je n’ai pas dépensé quinze cents francs depuis mon départ de Paris jusqu’ici. Les gens de ce pays sont excellents et très ennuyeux. Cependant, le beau-frère et la sœur de Valdemosa sont charmants, et le consul de France est un excellent garçon qui s’est mis en quatre pour nous.

Adieu, chère ; je vous écrirai plus longuement une autre fois. Aujourd’hui, je suis écrasée par le tintamarre de mon installation à la campagne. Je vous aime tous deux et je vous embrasse de toute mon âme. Je ne vous dis rien pour Chopin.[1] Il est en course pour mes affaires [« mes » surchargé sur « nos »] mais vous savez qu’il est tout à vous.

Adieu encore, écrivez-moi à Mr le chargé des affaires étrangères à Marseille pour faire passer à Mr le consul de France à Barcelone et sous enveloppe : Mme Sand à Palma.

George
  1. Cette phrase et la suivante ont été supprimées par les éditeurs de la « Correspondance » de George Sand. Madame Wladimir Karénine ne l’a pas rétablie dans la reproduction qu’elle donne du texte de cette lettre dans George Sand, sa vie et ses œuvres (tome III — 1838-1848) Paris 1912. — Ces deux phrases ont leur importance biographique. Elles prouvent que, contrairement à ce qui a été avancé par certains biographes, Chopin a pris largement sa part des soucis de l’installation à Majorque. C’est lui qui notamment se rendit au Palais pour y présenter les lettres de créance des voyageurs au Gouverneur. L’original de cette lettre se trouve au département des manuscrits de la Bibliothèque Nationale, à Paris.