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43. — Frédéric Chopin à Julien Fontana, à Paris.

Marseille, le 7 mars 1838.


Mon Julien,

Grzymala t’aura certainement donné des nouvelles de ma santé et de mes manuscrits. Il y a deux mois, je t’ai envoyé mes Préludes, de Palma, en te priant de les recopier pour Probst. À ma demande, tu devais remettre à Léo les 1000 [francs] que t’en aurait donné Probst, puis, au moyen des 1500 francs versés par Pleyel pour les Préludes, payer Nougués et un terme de loyer à mon propriétaire. Si je ne me trompe, je t’ai demandé par cette même lettre de donner congé de mon appartement qu’il me faudra, s’il n’est pas loué en avril, garder un trimestre encore (jusqu’en juillet, me semble-t-il). L’argent de Wessel t’a probablement servi à payer le terme de janvier, sinon emploie-le pour le suivant. Les deuxièmes manuscrits viennent sans doute seulement de te parvenir. Ils ont dû rester assez longtemps à la douane, puis en mer, puis à l’autre douane.

En même temps que les préludes, j’ai envoyé à P[leyel] une lettre lui disant que je lui donnais pour 100 [francs] la Ballade (dont Probst à la propriété pour Allemagne). Pour les deux Polonaises, je lui ai demandé quinze cents [francs] (propriété pour la France, l’Angleterre et l’Allemagne car mon engagement avec Probst a pris fin par la remise de la Ballade). Je crois que ce n’est pas trop cher.

Quand les seconds manuscrits te seront parvenus, tu devras donc toucher deux mille cinq cents francs de Pleyel et cinq (ou six cents francs je ne me rappelle