Ah ! ma chere Tullie, ſerai-je montée par un Cavalier auſſi aimable que toi ? Si cela eſt, je n’envierai point au Parnaſſe ſon Apollon, ni au Mont Olympe ſon Jupiter. Ah ! qu’Oronte eſt heureux de te poſſéder, & que vous menez une vie bien douce ! Mais que regardes-tu ſi fixement, en me faiſant ainſi ouvrir… Ah ! tu m’étends un peu trop les levres de cette partie ; eh bien ! que vois-tu au-dedans ?
Ce que j’y vois ? ah ! j’y vois une fleur, dont la couleur & l’éclat l’emportent ſur la pourpre & ſur l’écarlate. C’eſt un tréſor, dont je préférerois la jouiſſance & la poſſeſſion à tout ce qu’il y a de plus riche dans le monde.
Retire, je te prie, ce doigt laſcif, que tu m’as mis au-dedans : ah, ah ! tu l’avances encore, tu me bleſſes ; retire-toi ; encore un coup, je t’en conjure.
Ah, que j’ai pitié de toi, coquille précieuſe, plus propre mille fois pour faire naître les Amours