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L’ŒIL DU PHARE

semblables propositions ; mais comment s’y refuser, opposer gêne et réserve à ces Américains qui ne doutent de rien ?

Toutefois, le plaisir n’en fut que plus grand lorsqu’à la gare de Saint-Pascal, dans l’après-midi du 31 décembre, l’étudiant étranger, aussi franchement que le cousin, tomba dans les bras de Jean tout comme s’ils se fussent déjà connus depuis vingt ans, et se présenta au foyer rustique avec la gentillesse à la fois la plus enjouée et la plus respectueuse, pour disputer à son ami toute l’affection de sa bonne tante.

— « Ce n’est pas gênant, dira bientôt celle-ci, de recevoir du monde aussi avenant ».

En effet, Hector Hardy, fils d’un professionnel à l’aise établi dans l’une des provinces de l’ouest canadien, esprit superficiel astreint à subir sous peu les rudes épreuves qui conduisent au doctorat médical, n’est pas marri de faire trêve durant quelques jours aux trop sérieuses études qu’il mène de conserve avec son confrère Dupin. Rendre un peu les guides à son