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LE CARNAVAL AU VILLAGE

se défendre eux-mêmes d’une émotion vraie. — Par pari refertur chuchote l’étranger à l’oreille de son ami qui d’un signe de l’œil l’engage à compter dans ses a-parté avec la latinité de Jean. Et la conversation se poursuit dans le tête-à-tête du déjeuner, où la mère Pèlerin est à la fois amphitryon et servante, cherchant à deviner au regard de ses hôtes la satisfaction qui la récompense de ses peines.

Au milieu de cette atmosphère de paix, d’humilité et de sincérité, les deux jeunes citadins, initiés depuis longtemps aux simagrées prétentieuses du grand monde, s’impressionnent malgré eux de trouver tant de bonheur dû à tant d’abnégation. Mais il n’en ont pas fini de jouir de cette cordialité campagnarde. Après le déjeuner, tous partent ensemble pour se rendre à l’église où les villageois se réunissent longtemps avant l’office. C’est là que la bonhomie de nos mœurs rurales se centralise, qu’elle s’accuse, non plus comme au foyer d’un chacun, mais comme l’expression de l’esprit paroissial. Tout à l’heure, du haut