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LE CARNAVAL AU VILLAGE

formés aux hasards de la parenté, de l’amitié, et autres hasards aussi plus favorables à la jeunesse, pendant que les voitures recueillent ceux qui s’en vont au loin. L’indiscrétion badaude, moins que jamais cherchant à se dissimuler ce jour-là, entoure à triple rang de figures béates la famille Pèlerin et ses deux hôtes de la ville. Ceux-ci ne manquent pas d’entrain : ils répondent gentiment, sans affectation aucune, à toutes les présentations que Jean se plaît à faire de leur intéressante personnalité. On comprend que les membres de la famille Brillant ne pouvaient échapper à ce cérémonial, d’autant mieux que la proximité de leur demeure leur permettait de s’attarder aux compliments répartis à tous, pour gagner enfin le domicile à tous petits pas, à la file indienne, par l’étroit sentier qui s’ouvre dans la neige et aux éclats de voix d’une conversation des plus enjouées.

N’oublions pas que les derniers mots de presque tous ces entretiens, à la porte de l’église, traduisent des invitations à des dîners, des soupers et des veillées que l’on