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LE CARNAVAL AU VILLAGE

sur la neige lisse ou dans la giboulée, occupèrent leurs journées. Et le soir, après avoir visité quelqu’une des localités du voisinage, c’était plaisir d’en parler lorsque l’hospitalité rustique les conviait à tour de rôle chez les plus intimes de la famille Pèlerin.

Il était entendu que la fête des Rois les réunirait tous à la table relativement opulente des Brillant. Déjà une couple de fois Jean et ses amis avaient retrouvé la demoiselle Esther, fortuitement, sans doute, dans ces réunions. Mais l’amusement du jeu de cartes et de la conversation trop générale n’avait pu donner aux citadins l’occasion de faire valoir leurs talents de société. Au salon de la riche demeure, ce serait moins prosaïque. Là se trouvait l’unique piano de la paroisse, puisque l’héritière de céans en était à l’étude des beaux arts. Au cours d’une visite cérémonieuse, Hector Hardy s’était révélé pianiste et chanteur des plus intéressants, réputation qui n’avait fait depuis que s’amplifier dans les petites causeries où l’on aime à tirer