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LE CARNAVAL AU VILLAGE

Les couronnes agrestes restèrent à la cuisine ; on n’osa pas les mettre au front du roi et de la reine, que la haute culture intellectuelle, le rayonnement de l’instruction et du bel esprit nimbait déjà aux yeux de tous d’un prestige presque égal à celui d’un lignage vraiment supérieur.

Le roi et la reine furent superbes de belles manières et de bon ton dans leurs rôles de majestés pour rire. L’esprit exercé du pseudo-souverain se donna carrière dans les répliques et les boniments qu’on lui imposa, tandis que mademoiselle Esther faisait bien voir que l’éducation reçue dans nos couvents seconde parfaitement les aptitudes naturelles de l’esprit féminin à toutes les carrières, même à celles qui pourraient conduire sur les marches d’un trône.

Non, les couronnes d’avoine et de blé n’étaient plus en place !

Au salon où l’on passe après le banquet, où le roi et la reine vont exercer, sur tous et mutuellement sur eux-mêmes, le pouvoir fascinateur de leurs charmes person-