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AUX « PIGNONS ROUGES »

l’ardeur de son zèle pastoral. L’éducation de Jean, l’orphelin, lui revenait de droit, dit-il. L’enfant, grâce à ses soins tout particuliers, eut l’avantage de fréquenter quotidiennement l’école du village, trop éloignée cependant pour qu’il put s’y rendre deux fois le jour, l’hiver surtout. Le bon curé faisait alors de l’orphelin son hôte au dîner ; ce qui lui permettait non-seulement de suivre ses progrès scolaires actuels, mais de préparer insensiblement son instruction supérieure.

Maintenant, sur la fin du jour, puisque le phare est éteint, c’est à travers champs que maman Pèlerin jettera le plus souvent les yeux, pour voir si Jean s’en revient de l’école, anxieuse de lui entendre raconter les faits intéressants de sa journée. Car ils étaient bien intimes, bien consolants aussi, les colloques de la mère et de l’enfant, l’échange des idées qui leur étaient venues à l’esprit, de ce qu’ils avaient vu ou entendu durant la longue journée d’absence. Et cette intimité établissait entre eux une confiance sérieuse qui transfor-