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L’ŒIL DU PHARE

vous ne saurez retrouver nulle part ailleurs. Vous ne me reverrez plus en ce monde ; laissez-moi l’espérance que vous reverrez, vous, votre bonne paroisse natale de Saint-Germain. »


Quand le soleil des jours sereins se lève, du haut de la colline, la demeure des Pèlerin mire encore dans l’onde de la grève son toît aigu, sa cheminée qui ne fume plus, mais toutes ses ouvertures sont masquées.

La bardane et l’ortie envahissent partout les menus sentiers qui accusaient la vie aux alentours et maintenant les êtres offrent à l’œil du passant la triste chose d’un foyer abandonné par des expatriés.

Personne ne vient plus frapper à cette porte toujours hospitalière même en s’ouvrant sur la pauvreté ; elle s’est refermée pour ne plus s’ouvrir, comme celle d’un tombeau. L’ange tutélaire des générations qui ont vécu là n’y voyant plus de berceaux à protéger a pris son essor, au sortir de la dernière tombe, et s’est enfui.