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FORTUNE LÉGUÉE ET FORTUNE ACQUISE

XII

Fortune léguée et fortune acquise


La dame veuve Charles Dupin avait conservé de sa jeunesse campagnarde une mentalité généreuse et douce qui trouve un âpre plaisir dans la bonté. Faire du bien aux autres était pour elle un agrément autant qu’une vertu. Aussi, le bon accueil, les attentions obligeantes dont ils avaient été l’objet auprès d’elle depuis deux ans, n’avaient-ils cessé un instant d’imposer à Jean Pèlerin et à son épouse la plus grande vénération pour cette bonne tante. Et celle-ci entretenait l’ardeur de son cœur maternel dans l’affection de ce jeune ménage qui lui offrait le simulacre rapproché de l’autre auquel il lui tardait de prodiguer ses tendresses. Ce jour heureux allait enfin venir ; il sera d’autant plus heureux que la part si largement faite à l’affection gratuite ne laissera rien d’enviable à l’af-