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L’ŒIL DU PHARE

fait de son avoir, il ne souffrira pas de l’âpreté au gain. A-t-il jamais travaillé en vue d’un gain ? Tout ce qu’on a demandé à sa vaillante jeunesse n’a été que son perfectionnement personnel pour jouir à bon escient de sa richesse. Ses connaissances professionnelles, nous le savons, il n’entend pas les mettre à profit au chevet des malades, mais en utiliser l’apport dans l’observation et l’appréciation des choses de la vie intellectuelle. S’il eut été lui-même à la peine de gagner sa fortune, comme à tant d’autre l’acquis du premier million n’aurait pu lui suffire ; or il n’a eu jusqu’à présent qu’à ordonner ses désirs de manière à ne pas les diriger à l’abus vu les moyens tout prêts dont il disposait pour les assouvir.

Cependant à cause de cet état de choses et de sa mentalité, sur la vie si heureuse d’Émile Dupin vont maintenant passer des nuages qu’il n’a pas prévus.

Madame Dupin, la jeune, est une américaine de langue anglaise, affable, bonne, de grande intelligence et d’une belle éducation à l’américaine. Ses qualités morales en