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L’ŒIL DU PHARE

davantage. Il a pris comme un malin plaisir, dirait-on, à y rallier son cousin Jean que l’intérêt et l’agrément de vivre riche s’en allaient égarer dans l’américanisme industriel. N’ayant presque rien d’autre à faire, en bonne situation pour cultiver l’idée fixe et le parti pris, que de fois n’a-t-il pas entretenu et même scandalisé l’émigré canadien, de ses rengaines sur le mercantilisme qui tient l’homme terre à terre, sur son perfectionnement éducationnel par les études abstraites, qui l’élèvent au-dessus des misères et des ennuis de la vie, enfin sur les mille bonnes raisons qu’il a trouvées pour devenir à son tour classique, depuis le jour où il se moquait de Virgile, et en lui de la culture intellectuelle à base de grec et de latin.

Aujourd’hui, quand il veut confondre Jean par un dernier mot dans leurs discussions à ce sujet, il ne manque pas de lui dire que cette culture-là affine le caractère ethnique et que c’est elle, sur les brisées du christianisme, qui a civilisé l’Europe. « Le grec et le latin aristocratisent un cer-