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L’ŒIL DU PHARE

riche n’est qu’un leurre et la jeunesse toujours plus ou moins incomprise.

— Imprévoyante, voulez-vous dire peut-être. Mais j’entends que vous parlez déjà comme un vieux. Seriez-vous philosophe ?

— Très peu, trop peu, je le crains bien. Vous aurez plutôt à me pardonner d’être jeune.

— Et vous n’avez pas voulu vieillir plus que cela sans voir la patrie de vos pères ? Voilà qui est bien. J’ai connu les vôtres autrefois, et vous vous honorerez des bons souvenirs qu’ils nous ont laissés. Et que dites-vous de la vie canadienne ?

— Ce que j’en ai vérifié jusqu’à présent répond bien à ce qu’on m’en avait appris, et je l’admire. Peut-être que l’étude plus prolongée et plus approfondie modifiera cette première impression chez moi qui ne suis pas né canadien. Autre pays, autres mœurs. Je ne sais pas bien encore ce qui pourrait l’emporter dans mon humble personnage, ou de l’atavisme canadien ou de l’ambiance américaine.

— Tiens ! tiens ! permettez-moi de vous