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L’ŒIL DU PHARE

richesse qui peut s’acquérir. Mais, en résumant les dires du jeune Américain, il est tenté de croire aussi que dans le monde et pour le monde, le plus souvent, c’est l’homme factice et surfait qui l’emporte sur l’autre ; que la bravoure, la force, l’expérience, le savoir, la vie morale, tout cela peut être réduit en service, parfois même en servage, sous l’empire de l’argent.

Et les récents tête-à-tête avec son cousin lui en ont appris beaucoup sous ce chef ; ils lui serviront d’enseignement sur l’importance de la richesse et d’entraînement sur les moyens de l’acquérir.

Ces idées nouvelles, il voudra bien les entretenir secrètement le plus longtemps possible ; mais elles le trahiront trop tôt dans les causeries familières du foyer, dans les entretiens inquisiteurs de son maître.

Durant tout le reste des vacances, les relations entre les familles Dupin et Pèlerin ne cessèrent pas d’être cordiales. Si les villageois de l’entourage, revenus de leur impression première, aimaient quelque peu maintenant à gloser entre eux sur le faste