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L’ŒIL DU PHARE

désires. Et pourquoi cela ? Ah ! les vacances, les vacances ! La fréquentation de ce jeune cousin, qui n’était pas de ton rang, comme l’on dit ici, prends garde qu’elle ne te soit devenue funeste ? Il t’a mis dans la tête des idées que tu n’aurais jamais eues.

— Vous ne l’aimez pas, mon cousin, monsieur le curé. Je ne voudrais pas vous déplaire en le défendant, mais si vous l’aviez mieux connu, vous verriez qu’il n’est pas méchant.

— Ai-je dit qu’il était méchant ? Je sais qu’il est riche ; je comprends qu’il en est averti ; qu’il trouve toutes les satisfactions au début de la vie ; qu’il ne refuse pas de s’y attacher et que cela peut être pernicieux pour mon Jean dont l’enfance et la jeunesse ont été privées de tant de choses, même de l’amour paternel. Ne me dis pas que je trouve ton cousin méchant. Il est ce que son éducation devait en faire. Il est ce que tu voudrais et ne saurais être. Voilà pour toi le grand danger !

— Et si je ne le voyais pas comme vous, ce grand danger ?