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L’ŒIL DU PHARE

idées-là, qu’il se trouve bien de ces mœurs nouvelles. Ce fils à papa aura probablement juste assez d’instruction pour savoir jouir des capitaux à papa, mais non assez pour s’en consoler s’il n’avait jamais pu les acquérir par lui-même. Comment peut-il savoir ce que vaut l’instruction ? Sait-il seulement ce que vaut l’argent dont il est si fier, qui lui vient du travail d’autrui et auquel son instruction personnelle ne saurait suppléer ?

— Il sait qu’avec la richesse on obtient l’instruction, tandis que avec l’instruction on n’est pas sûr d’acquérir la richesse.

— Avec une instruction dont on n’apprécie pas les avantages, si l’on convoite avant tout l’argent, il vaut peut-être mieux en effet se faire chauffeur d’automobile. Mais ce n’est pas ce que j’ai voulu t’enseigner. L’ange et la bête, chez l’homme, dont je te parlais un jour, n’accusent pas les mêmes besoins ni les mêmes goûts. Je te laisse à comprendre lequel des deux trouve son bonheur exclusivement dans la richesse : je te laisse à réfléchir en dernier ressort, s’il