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L’ŒIL DU PHARE

lance auraient assez beau jeu aux oreilles des Brillant circonvenus pas le favoritisme du curé. Oui, il fallait être bien discret. Mais, « l’on n’emprisonne pas l’aurore », a dit le poète, et si discret que l’on fut, de part et d’autre, un mois plus tard, la grande nouvelle du grand projet de monsieur le curé brillait à son zénith dans le ciel assez nuageux tout de même du commérage local. Une seule personne encore n’en savait rien, — mademoiselle Esther Brillant, jouvencelle bientôt accomplie, qui, pour le moment, entre autres perfectionnements, étudiait la harpe dans une institution fashionable de la ville, plus inquiète de son succès aux prochains examens d’une académie de musique que de son mariage avec le plus joli métayer de Saint-Germain.

N’en dites rien, monsieur le curé ! Réprimez, si c’est possible, pauvre mère Pèlerin, l’éclat de voix joyeux et inaccoutumé qui voudra trahir vos allégresses, dans les conversations d’ailleurs futiles que vous tiendrez désormais, peut-être