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L’ARRIVISTE

cela, ce brave « antiministériel », miné par une maladie incurable, avait cru devoir remettre son mandat au moment où des nuages inquiétants s’amoncelaient au firmament politique, et de graves questions d’intérêt national allaient être discutées et décidées, entre autres, la suppression du bilinguisme au gouvernement fédéral.

C’est cette question dont Guignard avait fait le principal sujet de son impromptu à Saint-Raphael. Il la traita avec prudence mais avec une grande énergie, parce qu’il n’avait pas attendu cette heure pour en faire sérieusement l’étude. Le vieil acquis de ses réflexions et de ses recherches le servit à souhait. Voilà pourquoi son auditoire si promptement reconnut en lui l’homme de la situation ; pourquoi aussi, les deux autres aspirants à la candidature s’effrayèrent, sans le dire, devant la tâche ardue qu’ils voulaient affronter.

Mais l’ami de jeunesse, l’ex-confrère, que devait-il penser de celui dont il s’était