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LA CIGALE DEVIENT FOURMI

candidature à son chiffre, nous pourrions répondre que c’était à une époque et sous un régime, où le choix des députés se faisait moins pratiquement au scrutin que dans les officines ministérielles, les conventions plus ou moins truquées et les journaux. Quand une élection ne semblait pas pouvoir subir avec succès ces trois épreuves de laboratoire, dirons-nous, il eut été bien inutile et bien imprudent d’y compromettre le prestige d’un cabinet sous le trompe-l’œil du vote populaire. Or, dans la présente occurrence, c’est ce que l’on avait bien compris. Le comté de Bellechasse se montrait de plus en plus hostile et réfractaire aux candidatures purement conservatrices. Le dernier député aux Communes, nous le savons, y avait été élu sans conteste pour aller siéger du côté de l’opposition. Depuis lors, les choses loin de s’améliorer en faveur du ministère s’étaient singulièrement aggravées, aux yeux des uns et aux oreilles des autres, suivant qu’ils prissent leurs informations dans les colonnes des