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L’ARRIVISTE

Pour le moment — et il n’en aura pas de sitôt fini, — il s’enivre de ses succès qui l’ont déjà porté plus haut que ses compagnons d’études ; il a déjà pour ceux-ci des petits airs protecteurs, et pour ses clients, les moments d’impatience d’un esprit accaparé par les plus graves intérêts de l’État.

— « Il faudra régler cela, mon ami, avant la session, car mes devoirs parlementaires me retiendront à la capitale pendant plusieurs mois et j’aurai bien d’autres choses en tête. »

Telle est la phrase qu’il aime à opposer aux retardataires dans leurs petites redevances envers lui.

Et à part lui, il y songe à ce jour glorieux, où, non pas à la suite d’une élection générale, lorsque la prestation du serment des nouveaux députés est presque une bousculade, mais au milieu du parlement, en pleine séance, il entrera dans cette salle brillante, escorté de deux chefs politiques, aux applaudissements de son parti, sous les regards admirateurs