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L’ARRIVISTE

venu. Félix Larive, le nouveau député du comté de Bellechasse, ayant à sa droite le chef de l’opposition, à sa gauche un ex-ministre, a fait cette entrée triomphale dont il rêvait depuis quatre mois.

Il a revêtu pour la circonstance le complet dernier genre, qu’il n’avait pas encore porté, en même temps que son ancienne crânerie juvénile, mais retapée, qu’il étrennait jadis au collège en débitant le discours de son ami Guignard. On le lui avait bien prédit, alors, qu’il arriverait au haut de l’échelle sociale, ce jeune homme un peu léger, mais si brillant !

N’est-ce pas, M. Guignard !

Absorbé dans ces pensées, il aurait trouvé la séance trop courte, s’il n’eût compté sur l’ajournement pour voir se renouveler les congratulations autour de lui. Il n’a pas l’air de vouloir les provoquer. Non, certes, au contraire ; il regarde là-bas, par-dessus les têtes qui se lèvent, les mains qui se tendent à son approche. — « Tiens, M… Excusez donc ! — Merci ! — Bien aimable, vraiment ! ! »