Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/128

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l’arrêterait donc dans cette marche ascensionnelle ? N’a-t-il pas la santé, la fortune, les talents dans une mesure qu’il ne soupçonnait même pas, à son début ; puis enfin, la vogue, la popularité qui l’a conduit ici, sous les regards des représentants du pays, qu’il voit bien reposer, oui, reposer confiants sur lui ? A-t-il jusqu’à présent perdu l’occasion de progresser, et avec ses données actuelles qui l’empêcherait d’augmenter encore son avoir ?

Sous la lumière douce, dans l’atmosphère chaude de cette salle parlementaire où s’agitent les destinées du pays et les ambitions d’un chacun, monsieur le député Larive rêve. Il rêve de la brillante carrière qu’il lui reste à fournir ; du jour où il commandera là, sur quelque banquette ministérielle ; où il imposera peut-être silence « aux trente voix », du haut de la tribune présidentielle : « Formosi pecoris custos, formosior ipse » ! De branche en branche, de rameau en rameau, comme l’oiseau léger, son esprit sautille dans la