Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
142
L’ARRIVISTE

député, économiste très-distingué, avait compris tout de suite l’importance de la question et n’avait pas hésité un seul instant à soutenir de son vote un principe sérieusement pesé par lui depuis longtemps. Il n’y avait qu’à louer la droiture de son jugement de même que la fière indépendance de son caractère.

Par contre, si nous exceptons l’« organe » qui se donnait le temps d’évoluer sans rien briser de ses agrès, ou de changer de rôle sans se souffleter comme un paillasse de cirque forain, il y eut dans la presse française, surtout dans les journaux oppositionnistes non compromis, qui avaient plutôt dénoncé et combattu le saltimbanque de Bellechasse, il y eut, dirons-nous, tout un beau chahut.

Et pendant ces jours d’agitation, que disait donc Guignard de la virevolte de son ancien ami ?

Eugène Guignard se tenait discrètement et sincèrement attristé. S’il n’était pas de ceux qui « l’avaient bien dit », il l’avait probablement pensé, en se remémo-