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L’ARRIVISTE

Comme dans le « Bal des atômes » que dore un moment le rayon de soleil, Guignard et Larive vont aussi gambiller quelque temps sous l’effluve de l’opinion publique. L’un et l’autre cependant useront différemment de cette lumière prestigieuse qui fait apparaître et briller un instant les riens obscurs confondus dans l’air. Le premier la subira presque à regret, l’autre l’exploitera presque insolemment.

De tous les journaux qui s’occuperont de ces deux hommes d’avenir, le premier sera plutôt justement apprécié par ceux-là que lisent les messieurs sages et paisibles, dans les salles publiques de lecture ; l’autre, prôné, exalté par toute la presse mercantile, pour ne pas dire vénale, qui s’oblige à forfait de pousser les arrivistes, d’édifier des monuments d’un faux airain, en attendant l’occasion bonne et profitable de les déboulonner.

Guignard écrivait de temps à autre des articles parfaitement raisonnés et documentés, d’une tenue littéraire impeccable,