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L’ARRIVISTE

saisir pratiquement l’opinion, ici, au Canada ; avoir de nos Chambres parlementaires une « expression d’opinion » qui pourrait servir de base à une campagne de presse, autoriser la mesure, justifier apparemment l’injustice. On n’était pas même certain si le projet, avant de s’en aller languir à Londres, rallierait le vote des deux Chambres. Dans ce cas-là, le sénat refusant son concours, le gouvernement retirerait sa proposition et les nouveaux ministres pourraient s’applaudir de ne pas avoir payé trop cher leur promotion. Ils n’auraient qu’à faire entendre aux électeurs de langue française qu’il s’agissait de donner un semblant de satisfaction à un groupe peut-être mal inspiré, il est vrai, mais très important, se faisant impérieux auprès du gouvernement, et que jamais celui-ci n’avait réellement eu l’intention de faire passer cette mesure, qu’il savait condamnée d’avance.

La bombe lancée fera-t-elle long feu ? n’importe, il était temps de lancer la bombe.