Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
200
L’ARRIVISTE

que d’hommes d’état, que de justes assaillis à l’administration du pays, ont aimé remettre leur sort entre les mains de leurs pairs et confier leur innocence aux coquilles d’huîtres !

Monsieur le ministre ne pouvait pas manquer de rechercher encore ce prestige, puisque aussi bien il se trouvait pris, à tort ou à raison, dans les traquenards de la publicité et cherchait la manière la plus chevaleresque de s’en dégager. Mais nous l’avons dit, le grand dommage pour lui, sa renommée, sa popularité, se trouvait non pas tant dans les coups de boutoir de Guignard que dans les coups de sifflet et la dépréciation par le ridicule.

Ses protestations et ses trémoussements ne faisaient qu’y prêter davantage.

Pendant quinze jours, les procès, partie civile et partie criminelle, occupèrent les tribunaux, la presse, tout notre monde politique. Et quand l’oracle du jury prononça, on apprit, avec satisfaction d’une part et de l’autre avec stupéfaction : que monsieur le ministre avait tort,