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L’ARRIVISTE

faire dire à la néfaste résolution un peu moins qu’elle ne disait, tantôt pour lui faire porter le coup fatal tout aussi bien quoique d’une autre manière, ou pour l’anesthésier totalement, afin qu’elle ne dise plus rien du tout.

Un soir, monsieur le ministre Larive prit la parole.

Comme il désirait, certes, être compris par toute la Chambre, il s’excusa très-délicatement, auprès de ses compatriotes, de parler en anglais. Il en avait bien jugé, car, à ses premiers mots, nos adversaires les plus irréductibles l’applaudirent vivement. Ils le comprenaient très-bien. Avec beaucoup d’habileté, de précautions oratoires, sans compter l’érudition et les peines de son secrétaire, il refit l’historique de toutes les luttes parlementaires et autres, que nos pères ont su mener à bien en nous conservant l’usage de notre belle langue dans nos églises, à nos foyers, dans nos écoles, devant nos tribunaux.

Quelle prérogative, monsieur l’Orateur !