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L’ARRIVISTE

IV

POUR FAIRE SON CHEMIN

La cigale prend son vol


L’Arriviste n’est pas nécessairement injuste ; mais il est ambitieux avec une pointe d’égoïsme. Il regarde la vie comme une colline abrupte qu’il faut gravir à l’aide de tout ce qui peut tomber sous la main, autour de soi, de tout ce qui peut servir de marchepied dans cette escalade. Ce n’est qu’à l’occasion et par nécessité, s’il lui arrive de fouler aux pieds gens et choses autrefois aimés et respectés, comme de mettre à profit l’oubli de ceux qu’il dépasse, quand ce n’est pas l’oubli des premiers sentiments généreux de sa jeunesse, des prémices de son cœur. S’il trahit des principes qu’il a tout d’abord tenus en honneur, c’est par calcul ; en caressant cette arrière-pensée et ce faux principe, que, pour une bonne partie de la