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LA FOURMI CHEZ LES CIGALES

vant lui-même entraîné, absorbé dans la gestion platonique de tous les domaines espagnols et du stock lunaire de son associé.

Si grande néanmoins que fut la part de son temps consacrée par Larive à la poursuite de ses entreprises comme aux affaires publiques, il y avait pourtant quelqu’un en arrière de tout cela, qui faisait l’objet de sa grande sollicitude ; c’était l’autre, l’arriviste, qui logeait chez lui. De même qu’il faisait travailler Guignard, il se voyait aux ordres de ce personnage mystérieux autant qu’impérieux, qui l’avait pris sur les bancs du collège et lui commandait toujours d’avancer, de bousculer les autres s’il le fallait pour avancer.

— « Mon cher Eugène, dit-il un jour à son associé, il me faut te parler d’une décision bien sérieuse de ma part.

— Encore ! Un projet ! Tu quittes le monde !

— Je te dis que c’est très sérieux. Mon père sait tout et m’approuve. Je veux apprendre seulement ce que tu en penses.