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L’ARRIVISTE

toute canadienne ; non pas d’en colorer des pastiches plus ou moins parisiens, comme il s’en fabrique aujourd’hui là-bas pour l’exportation, à l’usage des colonies, plutôt que pour l’enrichissement d’une littérature nationale déjà opulente.

Efforcez-vous enfin, avant de rejeter les lisières, de marcher par vos propres forces, de vous tenir au moins debout et non pas,


« Comme le lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce,
Grimper par ruse au lieu de s’élever par force…
Lors même que l’on n’est le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul. »


J’ajouterai : quand vous développez un sujet, n’allez donc pas tout dire à votre lecteur. Laissez à son imaginative le loisir de s’exercer à son tour, de suppléer à ce que vous aurez délibérément omis. Si vous lui dites tout, vous risquez de l’entraîner dans la satiété et l’ennui. Il sera beaucoup plus habile de votre part de l’associer à votre effort, en lui jetant dans l’esprit des idées, en lui mettant sous