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L’ARRIVISTE

n’a pu presque rien apporter du foyer paternel. Rien ne l’empêche donc d’être docile, d’avoir l’intelligence ouverte à l’enseignement du maître, de tirer profit de tout ce qu’on lui apprend. C’est une bonne tête de la classe.

Félix Larive, au contraire, ne vient pas tout droit de son village. De la classe financière, grandi dans la cohue d’une ville, autour d’une table de famille où l’on parle politique et lit les journaux ; admis déjà dans certains salons d’une société où l’on cherche à se donner de la belle manière et du bon ton, il apporte au milieu de ses condisciples une suffisance, un aplomb qui les dépassent ou leur en imposent. Qu’après cela et pour cela, il soit devenu l’un de ces meneurs en herbe que l’on trouve dans les salles de collèges, la chose est assez facile à comprendre. Aussi, est-il le point d’attrait en même temps que l’âme dirigeante d’un groupe d’élèves qui subissent son influence en favorisant tout à la fois ses visées. Pour tous ceux de ce clan, la petite