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DOURDAN SOUS LES DUCS D’ORLÉANS.

tions libérales qu’il fit exprimer énergiquement aux électeurs du comté, lors des États de 1789 ; ce qui n’empêcha pas Philippe d’Orléans, devenu Philippe-Égalité, de perdre son domaine de Dourdan avec le reste de son apanage, et de porter sa tête sur l’échafaud, en dépit de ses efforts pour gagner et retenir une popularité qui lui échappait.

En un mot, cinq ducs d’Orléans possédèrent tour à tour Dourdan, mais Dourdan ne les posséda pas. L’administration, la justice fonctionnèrent en leur nom, le domaine s’exploita à leur profit, mais la petite ville, avec son château austère et sa population modeste, eut peu d’attraits pour des hommes de politique, de cour ou de plaisir. La chasse seule put les engager à venir passer quelques heures dans la contrée. Abandonné aux grands personnages qui furent tour à tour honorés du gouvernement de Dourdan, consacré aux différents services publics, attristé par la présence de nombreux prisonniers, le manoir que les rois avaient aimé ne connut guère ses nouveaux maîtres. La population ne les connut pas davantage. Elle se montra toutefois respectueusement dévouée pour ses seigneurs, dont les noms figuraient, avec celui du roi, dans tous les actes de sa vie municipale et civile, et n’oublia jamais de chanter des Te Deum ou de dresser des catafalques aux jours de naissance, de mariage et de décès des princes et princesses de la maison d’Orléans.